Emil Constantinescu: Mon expérience de vie m’a appris que la réalité ne peut jamais avoir la luminosité et les ailes de l’espoir

Après 100 ans de la Grande Union de 1918, personne ne peut nier que la participation de la Roumanie dans la première guerre mondiale a répondu à un désir brûlant des Roumains de l’Ancien Royaume et des provinces sous domination étrangère et que le nouvel Etat a créé un développement économique
et social nécessaire.Mais en relisant la littérature de cette période, nous voyons la déception amère de l’élite intellectuelle de ce temps qui reflète, au-delà de la satisfaction de la victoire, les traumatismes profonds causés par les victimes sur le front des batailles, la corruption et la désunion politique de la période d’après-guerre,
ce que a conduit à des lacunes totalitaires graves.
Si nous voulons connaître le vrai visage d’un siècle tragique de notre histoire, nous devons nous rappeler non seulement les victoires et les progrès réalisés, mais aussi des défaites, les erreurs politiques, les trahisons nationales, les compromis collectifs et individuels. Seulement avec une telle approche, nous pouvons trouver, dans un monde globalisé cynique et confus, non seulement l’identité nationale, mais aussi la dignité nationale dont nous rêvons, pour nous dresser vers ce que nous sommes,
ce que nous voulons être.
Mon expérience de vie m’a appris que la réalité ne peut jamais avoir la luminosité et les ailes de l’espoir. Mais si vous n’avez pas le courage de descendre dans les tranchées, l’espoir restera seulement un rêve lointain.