Marian Nazatici: Un pressentiment craintif germe en moi à l’anniversaire de ce centenaire: la mutilation de notre Roumanie

Comment saisir un siècle de la vie d’un pays en «300-500 caractères»? Je continue
à me demander, en essayant de répondre au défi de la revue Q Magazine…
1918-2018 est, en fait, le siècle de notre décroissance, parce que d’une
Grande Roumanie, nous en sommes arrivés à une Roumanie plus petite.
Un siècle marqué par deux guerres mondiales et autant de tremblements de terre nationaux, une rébellion légionnaire, une insurrection armée
et une révolution anticommuniste…
Un siècle pendant lequel nous avons chassé notre roi et nous avons tué notre
président, nous avons assassiné notre Premier Ministre et nous avons ballotté
en prison d’autres personnes, ainsi que leurs gouvernements…
Un siècle pendant lequel nos intellectuels ont été envoyés dans des camps
de rééducation à Periprava, Salcia, Pitesti, Jilava, Sighet…
Un siècle de grandes désillusions et détournements concoctés dans les laboratoires
des services de désinformation…
Un siècle pendant lequel nous avons quand même réussi à préserver les traditions, l’âme encore insatiable, et cela signifie que l’on n’est pas mort…
Je m’arrête ici.Un pressentiment craintif germe en moi à l’anniversaire de ce centenaire: la mutilation de notre Roumanie, l’oukaze en hauts lieux, l’autonomie régionale étant le prétexte à la future petite Roumanie.